Concert de Noël 2018

Affiche du concert

Lieu : Halle aux Grains de Blois

Date : 16 décembre 2018

 

 

Première partie

1918, l’homme qui titubait dans la guerre…

Isabelle Aboulker
Arr : Jérôme Hilaire

L’auteur
Isabelle Aboulker est une compositrice française, née en 1938. Particulièrement connue pour ses opéras et autres œuvres vocales pour enfants, elle se veut héritière de la tradition française : Debussy, Ravel, Poulenc.
La pièce présentée aujourd’hui est un oratorio, œuvre lyrique dramatique représentée sans mise en scène, ni costumes, ni décors, qui décrit la mise en situation dramatique d’un homme ordinaire confronté au conflit de la 1ère guerre mondiale. C’est à la fois un plaidoyer pour la paix et une véritable mise en garde pour notre propre génération.
Commande d’État pour la commémoration du 80ème anniversaire de l’armistice de 1918, cet oratorio rend compte de la réalité de cette époque, à travers l’un des derniers combats, qui eut lieu sur le front le 11 novembre 1918, le jour même de la déclaration de l’armistice. La clé de voûte de cette dramaturgie est la mise en situation d’un soldat lors de ce dernier assaut. Nous assistons, avant qu’il ne meure, à son désespoir, ses souvenirs, ses dernières interrogations et réflexions sur la tourmente qui l’a emporté.
Par la mise en situation et l’expérience d’un homme ordinaire au moment de sa mort, c’est l’universalité de son expérience et du processus de guerre qu’il est tenté d’évoquer. Au travers de ce soldat imaginaire et acteur de guerre, ce sont les voix des dix millions de morts et des millions de participants de toutes les nations qui s’élèvent.
Tous les textes qui illustrent la souffrance et les réflexions du soldat sont des extraits d’œuvres et des poèmes de ceux qui ont vécu cette guerre dans leur chair d’hommes, comme : Ernst Jünger, Louis-Ferdinand Céline, Blaise Cendrars, Guillaume Apollinaire, Henri Barbusse, Henri Bataille, Jean Cocteau…, et de ceux qui ont réfléchi à l’absurdité de cette guerre, comme le nivernais Romain Rolland.

La chef de chœur
Claire Coursault-Béguin, née en 1976 à Dijon, débute ses études musicales au Conservatoire à Rayonnement Départemental (CRD) d’Orléans. Elle y obtient un premier Diplôme d’Etudes Musicales (DEM) avec les premiers prix de flûte, d’histoire de la musique, de formation musicale, de musique de chambre, puis un premier prix régional de flûte, première nommée, dans la classe d’Arlette Biget.
Parallèlement, elle obtient une licence de musicologie à l’Université de Tours en 1998. Elle y découvre la direction de chœur avec Agnès Charles, et décide ensuite de perfectionner cette discipline. Elle fait partie de différents chœurs, comme la maîtrise de Toni Ramon au conservatoire d’Orléans, ou le chœur de chambre de la faculté de musicologie de Tours.
Elle obtient successivement un DEM en direction d’ensembles vocaux au Conservatoire à Rayonnement Régional d’Aubervilliers en 2001, puis un Diplôme d’Etat dans la même discipline au Centre de formation des enseignants de la musique (CeFeDEM) de Rueil-Malmaison, tout en étudiant le chant avec Corinne Sertillanges à Orléans. De nombreuses classes de maître avec les plus grands chefs de chœur sont venues enrichir son expérience.
Chef de chœur et pédagogue, Claire Coursault-Béguin est actuellement professeur de chant choral au CRD de Blois. Elle y a créé une filière voix très prometteuse où se côtoient un cursus diplômant pour les voix d’enfants, et l’ensemble vocal Ossia.
La formation des chefs de chœur fait également partie intégrante de son activité depuis de nombreuses années auprès d’institutions telles que le CeFeDEM de Rueil-Malmaison, l’Education Nationale, ou encore le Cepravoi (Centre de pratiques vocales et instrumentales en Région-Centre Val de Loire).

Les interprètes
Les chœurs d’enfants
Chantant en français, en allemand et en anglais, ils incarnent les voix de la multitude des soldats partageant une expérience commune, les voix des enfants de « l’arrière » et plus généralement de l’humanité, qui se dénomme « le grand troupeau » lors de l’une des scènes de l’œuvre.
Ils sont interprétés par le chœur Aïda et l’ensemble vocal Vivace, deux ensembles créés en 2013 par Claire Coursault-Béguin. Ils font partie de la filière voix créée la même année au sein du département chant choral du conservatoire de Blois/Agglopolys. Désormais, chaque enfant peut choisir de perfectionner sa voix, comme instrument principal ou deuxième instrument. Dans la communauté d’agglomération et dans les écoles de musique du Loir-et-Cher agréées par l’Etat, il est le seul cursus de ce type.
Ce chœur à voix égales travaille une fois par semaine, parfois accompagné au piano. Le répertoire travaillé s’étend du Moyen-âge à nos jours, en passant par les grandes œuvres du répertoire, et par des œuvres moins connues de compositeurs d’aujourd’hui écrivant pour les voix d’enfants.
Les chœurs d’adolescents ont notamment participé en 2015 au Requiem de Fauré à Orléans, Vierzon, Vendôme et Blois, et en 2018, au Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn avec l’ensemble de professionnels Val de Sax et des saxophonistes de toute l’agglomération (réseau Cadences). Ils chanteront les parties de chœur dans The Wall de Pink Floyd en mai 2019 avec le département musiques actuelles du conservatoire de Blois à la Halle aux Grains.

Trois solistes (soprano, baryton, récitant)

La chanteuse est la femme du soldat, Lou (en hommage à Apollinaire), ainsi que la représentante de toutes les autres paroles féminines.
Elle est interprétée par Elise Bedenes, mezzo-soprano. Musicienne dès l’enfance, elle se tourne d’abord vers le piano puis obtient un CAPES d’éducation musicale et enseigne durant cinq ans la musique au collège. Elle découvre ensuite le chant lyrique, et c’est un véritable coup de foudre. Elle décide alors de poursuivre dans cette voie, et obtient un DEM de chant lyrique, de musique ancienne, puis intègre la formation professionnelle de la maîtrise de Notre-Dame de Paris.
Perfectionniste et curieuse d’apprendre, elle bénéficie des conseils de grands chanteurs et pédagogues tels que Margreet Hönig ou Yves Sotin, puis approfondit sa technique au sein du pôle lyrique d’excellence, saison 2014-2015.
Passionnée par la scène et à l’aise dans le jeu théâtral, elle joue de l’ambiguïté de genre que lui confère sa voix, et s’épanouit aussi bien dans les rôles de Cherubino (Les Noces de Figaro) ou Sesto (La clémence de Titus), que dans ceux de Carmen (Carmen) ou Rosine (Le barbier de Séville).
Désireuse de partager de riches expériences musicales et humaines, elle chante avec de nombreux ensembles, en particulier l’ensemble Aedes, avec lequel elle peut s’exprimer notamment dans le répertoire de chœur a capella qu’elle affectionne tant. Elle assouvit également sa passion pour la scène au sein des productions du théâtre des Champs Elysées et de l’opéra de Paris.
En 2018, elle se produit avec la compagnie Jeune Opéra de France dans L’enfant et les sortilèges de Ravel, reprend les rôles de Niklausse et de la Muse dans Les contes d’Hoffmann d’Offenbach, sous la direction d’Alexandra Cravero et avec l’orchestre de Normandie, et est une carmélite dans les Dialogues des carmélites de Poulenc au théâtre des Champs Elysées, mis en scène par Olivier Py et sous la direction de Jérémie Rhorer.

Le chanteur est l’incarnation de tous les rôles ayant une dimension lyrique. Il est ainsi porteur de plusieurs points de vue.
Il est interprété par Julien Clément, dont l’activité artistique et musicale est large puisqu’elle le voit aborder de nombreux répertoires en tant que soliste ou au sein de différents ensembles. Il participe activement à la création contemporaine d’ouvrages lyriques sur les scènes française et européenne. En musique baroque il chante Polyphemus dans Acis et Galatée d’Haendel, le Requiem d’André Campra ou encore Les plaisirs de Versailles et les arts florissants de Charpentier.
Son goût pour le théâtre le voit également interpréter des rôles dans le répertoire de l’opéra bouffe et de l’opérette : il collabore ainsi avec la compagnie Les Frivolités Parisiennes et avec le festival des Estivales de Puisaye pour Offenbach (il est, par exemple, le Vice-Roi dans La Périchole, et le Baron de Gondremark dans La Vie Parisienne). Il se produit régulièrement en Avignon et en tournée dans des œuvres du théâtre musical (création d’Hypocondriac 1er, roi de Neurasthénie de Louis Dunoyer De Segonzac, et de Misérables dans une mise en scène de William Mesguich).
En janvier 2019, il sera Dédale dans Ombres du Minotaure de Michèle Reverdy, opéra créé à Vevey et Neuchâtel en Suisse. En juin, il se produira à la Philharmonie de Paris dans Zerballodu, fable écologique avec l’orchestre national d’Ile de France, sous la direction de Léo Warynski.

Le récitant est la conscience du soldat français, qui est aussi la voix des discours de la propagande, tant la guerre est issue de ce paradoxe.
Il est interprété par Christophe Faure, comédien, qui, après avoir écumé le milieu amateur en région parisienne, a été formé en arts dramatiques au CRD de Blois sous la direction de Laura Desprein et Frédéric Martin. Il participe en 2017 à la création du collectif de l’attroupement théâtre, dans lequel il joue et met en scène (Les 7 jours de Simon Labrosse de Carole Frechette), travaille avec La compagnie Jean et Faustin (stages clown), collabore avec La Ben compagnie (Chambre 1742 – création, Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand) et La compagnie du Divan (Marie des grenouilles de Jean-Claude Grumberg, La peau d’Elisa de Carole Frechette).

Deuxième partie

Slava !

Leonard Bernstein
Arr : Clare Grundman

Nous retrouvons ici Leonard Bernstein, compositeur et chef d’orchestre américain, avec Slava! Une ouverture politique pour orchestre, courte composition orchestrale écrite pour les concerts inauguraux de la première saison de Mstislav Rostropovitch avec l’orchestre symphonique national de Washington en 1977 (qu’il dirige jusqu’en 1994). Elle a été créée le 11 octobre 1977.
Bernstein avait rencontré Rostropovitch, violoncelliste et chef d’orchestre russe, en 1959, et en était devenu un ami proche. Ce dernier était connu sous le nom de Slava (de Mstislav) auprès de ses amis. Son nom est crié à la fin de la pièce, à l’endroit où le solo de woodblock est entendu.
Les deux thèmes principaux de l’ouverture sont basés sur The Grand Old Party et Rehearse ! de la comédie musicale 1600 Pennsylvania Avenue, qui n’a duré que sept représentations à Broadway en 1976. A la fin de la pièce, on peut entendre une brève citation du chœur de Slava, tirée de la scène du couronnement de Boris Godounov de Moussorgski.


Intermezzo
tiré de Cavalleria rusticana

Pietro Mascagni
Arr : John Glenesk Mortimer

Cavalleria rusticana est un opéra en un acte unique, composé par Pietro Mascagni (1863-1945), sur un livret de Giovanni Targioni-Tozzetti et Guido Menasci. Le livret est inspiré d’une nouvelle de Giovanni Verga. Cet opéra est l’œuvre la plus célèbre de l’un des compositeurs italiens d’opéra les plus importants du tournant du XXème siècle.
Le jeune compositeur est âgé de 27 ans et n’a alors composé qu’une opérette lorsqu’il reçoit pour cette œuvre le premier prix d’un concours proposé par l’éditeur SONZOGNO, soucieux de rechercher de nouveaux talents. L’opéra est créé à Rome, le 17 mai 1890. Dans les années qui suivent, Cavalleria rusticana est représenté sur de nombreuses scènes européennes et connaît un succès phénoménal. Mascagni a su mener une intrigue brutale, simple et efficace. Sa musique se rapproche souvent de la chanson populaire du sud de l’Italie, notamment dans les airs du personnage masculin principal, Turiddu.
L’intermezzo illustre la détresse de Santuzza, follement éprise de Turiddu et qui, par jalousie, dévoile la liaison de ce dernier au mari de sa maîtresse, Alfio. Abasourdi, celui-ci jure vengeance et part sur le champ. Santuzza, soudain saisie d’un remords prémonitoire, le suit, effarée. La scène est alors vide et c’est le grand intermezzo symphonique, imprégné du sombre présage du drame imminent et maintenant inévitable…


La cathédrale engloutie

Claude Debussy
Arr : John Glenesk Mortimer

Claude Debussy est un compositeur français (1862-1918).
En posant en 1894, avec Prélude à l’après-midi d’un faune, le premier jalon de la musique moderne, il place d’emblée son œuvre sous le sceau de l’avant-garde musicale. Il est brièvement wagnérien en 1889, puis anticonformiste le reste de sa vie, en rejetant tous les académismes esthétiques. Avec La Mer, il renouvelle la forme symphonique. Avec Jeux, il inscrit la musique pour ballet dans un modernisme prophétique. Avec Pelléas et Mélisande, l’opéra français sort des ornières de la tradition du drame lyrique, tandis qu’il confère à la musique de chambre, avec son quatuor à cordes et son trio, des accents impressionnistes inspirés.
Une part importante de son œuvre est dédiée au piano (la plus vaste de la musique française avec celle de Gabriel Fauré), et utilise une palette sonore particulièrement riche et évocatrice. La cathédrale engloutie est d’abord un prélude pour piano solo, publié en 1910.


Final
de la 3ème symphonie

Gustav Mahler
Arr : Hardy Mertens

Gustav Mahler est un compositeur, chef d’orchestre et pianiste autrichien (1860-1911). Plus célèbre en son temps comme chef d’orchestre, son nom reste attaché aujourd’hui à une œuvre de compositeur dont la dimension orchestrale et l’originalité musicale jettent un pont entre la fin du XIXème siècle et la période moderne. Il est l’auteur de dix symphonies et de plusieurs cycles de lieder.
La symphonie n°3 en ré mineur a été composée durant les étés 1895 et 1896. C’est la plus longue des symphonies du compositeur, avec près de cent minutes. Sa genèse repose sur un programme exaltant la nature et reprenant les étapes de la Création : le premier mouvement symbolise les forces telluriques, le second la végétation, le troisième les animaux, le quatrième la naissance de l’homme, le cinquième les anges et le dernier, le final, l’amour. Cet hymne à l’amour divin est censé baigner dans la lumière de l’éternité.

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